jeudi 26 mai 2011

Un dialogue sur Dieu. Chapitre deux.



Science et foi, même combat !

- Ok, ok... mais la Foi c'est irrationnel et on a besoin de garder les pieds sur terre, de réalité concrète, tangible...

- D'accord avec toi, on a besoin d'une connaissance solide, réelle, fondée, intelligente, vérifiable. Mais la foi n'est pas irrationnelle, pas du tout ; la croyance est irrationnelle, mais pas la foi. La foi, ce n'est pas une croyance, c'est une connaissance. La foi chemine en parallèle et en accord parfait avec l'intelligence et sans contradiction avec la science réelle... qui est à différencier de la spéculation scientifique ou des conclusions hâtives. Elle est fondée sur des évènements réels, des évènements vécus, des témoignages, des confirmations archéologiques et une expérimentation personnelle.

- Par exemple le Big Bang, qu'ont défini les scientifiques, a confirmé plusieurs points essentiels que l'on trouvait dans la Bible il y a 3 000 ans...

- Comme quoi ?

- Par exemple que l'univers a un commencement et qu'il est apparu par étapes, et qu'il aura une fin. Et ça, des milliers d'années avant l'ère scientifique moderne, c'était fort à dire. A l'époque, on croyait que les astres étaient des dieux. Le problème des athées, c'est qu'ils n'étudient pas ce qu'est la foi ni ce que dit la Bible ; ils restent donc dans une vision complètement erronée de ces réalités. Il suffirait d'être honnête et d'étudier un brin pour que tout un tas de clichés faux et ridicules s'effondrent comme autant de châteaux de cartes. On nous a matraqués de ce grand mensonge : la science s'occupe du réel, la foi, de chimères. Alors que l'un comme l'autre s'occupe du réel. L'un de la partie visible de cet iceberg qu'est le monde, l'autre de sa partie invisible. Mais les deux sont concrets.

- Le célèbre « je ne crois que ce que je vois »...

- Oui, et ça, c'est irrationnel. L'opposé d'une démarche logique. Ce n'est pas parce que je ne vois pas quelque chose que cela prouve que cette chose n'existe pas. Cela prouve simplement qu'elle échappe à ma capacité de perception. Nous analysons tout avec notre cerveau par l'intermédiaire de nos cinq sens et de l'imagination qu'ils stimulent. Imagine, par exemple, que notre cerveau ne puisse pas percevoir les couleurs. Le monde serait en couleur et on ne le saurait pas.

- Mais on a bien pu découvrir des ondes qu'on ne voit pas à l'œil nu.

- Oui, avec des appareils de mesure. Mais les appareils, aussi sophistiqués soient-ils, ne sont que des extensions de nos facultés de perception. Ils ne peuvent percevoir que ce qui est physique. S’il y a autour de nous une réalité non-physique, on ne pourra pas la percevoir avec des appareils scientifiques, aussi poussés soient-ils. On ne connaîtra donc pas son existence par ce biais, mais cela ne prouvera en rien qu'elle n'existe pas. C'est le cas de Dieu et des esprits. La grande erreur de notre société matérielle occidentale, c'est qu'on est parvenu à cette fausse conclusion : puisque je ne peux percevoir une réalité avec mes instruments et mon intelligence, c'est qu'elle n'existe pas. Cette attitude n'est ni intelligente, ni rationnelle, ni exact. C'est de la croyance. Comme le dit Paul Davies, un physicien : «Il est possible que certains aspects de la réalité échappent à la raison humaine.»

- Moi, je crois qu'il n'y a rien, ni avant l'univers, ni après la mort. On meurt et puis, c'est fini, y'a plus rien.

- C'est surtout parce que tu es dans une société à dominante athée et matérialiste que tu crois ça. Si tu étais né ailleurs dans le monde, tu en aurais une autre vision. Qu'il n'y ait rien est simplement impossible et irrationnel, c'est un non-sens. Il y a l'univers, la vie, toi, moi... et ce n'est pas rien. Si avant l'univers, il y avait eu «rien», alors rien ne serait jamais apparu. Pour que l'univers apparaisse, pour qu'il y ait «Big Bang», il a bien fallu qu'il se passe quelque chose. Or, si il n'y avait rien, il n'aurait rien pu se passer, jamais. La présence de l'univers prouve qu'il y avait quelque chose avant l'univers.

- effectivement, c'est logique... mais bon, la Bible nous dit que l'univers a été créé en sept jours, faut pas nous prendre pour des ânes !

- Les ânes sont ceux qui ne réfléchissent pas. La Bible est un ensemble de livres anciens. Une sagesse extraordinaire, un puits de vérités sans fond. Ce n'est pas parce qu'on ne trouve pas d'eau à un mètre du sol qu'il ne faut pas continuer à creuser. Le livre de la Genèse a été écrit en hébreu, pas en français. «Sept jours», c'est une traduction française approximative, à mon goût. Le sens est autre. Il ne s'agit pas d'un temps horaire mais d'un temps repère. Si je dis : «un jour je me marierai», ça ne signifie pas que mon mariage durera un jour. On comprend bien le sens si on réfléchit à la structure du texte du chapitre un de la Genèse. Il s'agit d'étapes, de sept étapes. Ces sept étapes de mise en place de l'univers, de la terre, de la vie sur terre, de l'être humain, sont décrites dans la Bible d'une manière qui fait écho aux grandes découvertes du XXe siècle. Plusieurs points communs peuvent nous interpeller et nous faire considérer la Bible avec le plus grand sérieux : l'univers a eu un commencement, les étapes successives sont similaires, d'abord l'ensemble de la matière, puis les êtres vivants, puis l'être humain. Comment des écrivains d'il y a 3 000 ans pouvaient être en cohérence avec la science très technique du XXe siècle ?
On a tort d'opposer systématiquement la foi à la science, alors qu'en réalité, ceux qui étudient la Bible et ceux qui étudient l'univers ont un même but, comprendre où l'on est, ce qu'on fait ici, connaître le fonctionnement de la vie. Les opposer revient un peu à opposer le plat de résistance et le dessert sous prétexte que l'un est salé et l'autre sucré.
La science est un outil merveilleux, extraordinaire. Elle nous mène loin. Elle nous aide à comprendre, à exploiter, à utiliser ce qui nous entoure. Elle décuple nos capacités, elle éblouie notre intellect, elle régale nos sens. Mais elle ne nous dit jamais qui nous sommes et pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, comme disait un philosophe. Elle ne le dit pas, parce qu'elle ne le peut pas. Elle ne peut qu'étudier ce qui lui est accessible : le visible, le perceptible, la matière. La foi, elle, va au delà. Beaucoup plus loin. La science nous permet de comprendre l'univers que Dieu a créé et mis à notre portée, la foi nous permet de connaître Dieu qui a créé l'univers. Les deux sont complémentaires. On a besoin des deux pour savoir qui on est et où on est.

- Et la théorie de l'évolution, t'en dis quoi ?

- C'est une théorie. Elle n'est pas prouvable parce que non reproductible en laboratoire. Elle arrange bien les croyants en athéisme. Mais cette théorie n'est pas une vérité. C'est un choix idéologique fondé sur un rejet de Dieu. Il ne faut pas confondre la science et la spéculation. Comme le dit le scientifique Henry M. Morris : « L'essence de la méthode scientifique est la répétition expérimentale et on ne peut répéter l'origine du système solaire ou l'origine de l'homme en laboratoire. Il n'existe aucune expérience, que l'on peut concevoir, qui puisse distinguer entre l'évolution ou la création. Ce ne sont donc pas des sujets scientifiques du tout.» C'est d'ailleurs étonnant cette attitude...

- Quoi ?

- … de voir les athées fonctionner sur le même principe que les croyants du moyen-âge.

- C'est-à-dire ?

- Au moyen-âge, le Pape ou un évêque disait quelque chose, et hop! c'était accepté comme vérité. Vous appelez ça de l'obscurantisme et de la manipulation. Aujourd'hui, un scientifique dit quelque chose, et hop! c'est accepté comme vérité.

- C'est de la confiance.

- Ou de l'obscurantisme moderne... comme si les scientifiques n'étaient jamais influencés par leur contexte culturel, leurs budgets ou leurs convictions personnelles. Tu parles.

La science a fait découvrir à l'Homme l'existence d'un processus d'évolution, de cheminement de la matière dans l'Univers, cela ne prouve en rien qu'il n'y a pas eu de créateur à l'origine. C'est un peu comme si je découvrais comment fonctionne un ordinateur et que j'en concluais que personne ne l'a construit, qu'il est apparu tout seul. C'est absurde.
Une chose que la science n'explique pas, contrairement à la Bible, c'est comment et pourquoi, au cours de ce processus, des éléments de plus en plus complexes apparaissent. Le théologien Claude Tresmontant explique bien cela. De la matière inanimée apparaît la vie, de la vie apparaît la conscience, l'intelligence et l'amour. On comprendrait aisément le processus inverse. Du plus complexe au plus simple, par élimination. Or là, on constate un ajout de complexité et de valeur, d'étape en étape. Comment cela est-il possible sans l'intervention d'un créateur ? D'où viennent ces ajouts s'ils n'y étaient pas au départ ? …On peut se demander d'ailleurs, quelle sera la prochaine étape. De la matière inanimée, puis de la matière vivante, puis des êtres de plus en plus sophistiqués, puis l'être humain, puis quoi ?

- Comment pourrait-on le savoir ?

- La Bible en dit quelque chose.

dimanche 8 mai 2011

Un dialogue sur Dieu. Chapitre trois.



La Bible, un livre de religion ? Et moi, j'suis les Beatles ?

- Etonnant, qu'est-ce que ces considérations viennent faire dans la Bible ? C'est un bouquin de religion ça...


- Ben non, pas du tout. C'est là qu'on a fait erreur. D'abord la Bible ce n'est pas un livre, c'est une bibliothèque. Soixante-six livres écrits par des auteurs différents, à des époques différentes, dans des contextes différents, pour des publics différents. Mais avec une même pensée de fond qui chemine et se développe d'un bout à l'autre. Elle a été écrite sur une période de 1500 ans. elle a fondé des sociétés, posé des principes de sagesse, libéré des hommes, sauvé des vies, annoncé des prophéties, révélé d'où vient l'humanité et quel est le but de l'Univers... Et des gens du XXIe siècle la survolent, entre un film et un jeu vidéo, puis disent : «J'y crois pas.» Aborder un texte d'une telle ampleur, d'une telle richesse et d'une telle profondeur de cette manière, c'est...

- Ok, ok... mais on a bien le droit de ne pas s'intéresser au catholicisme ?

- Bien sûr. On a le droit de tout. La question est de savoir ce qui nous est utile et pourquoi on existe.
Il faudrait déjà comprendre que la Bible est constituée d'écrits hébreux, orientaux, qui n'ont rien à voir avec le catholicisme. Le catholicisme s'est développé et structuré environ 300 ans après les derniers écrits du Nouveau Testament. Des siècles après ! Par exemple, le célibat des prêtres et les papes sont des choses qui n'ont rien à voir avec la Bible. La Bible est intelligente, profonde ; elle vise bien plus haut que ça.

- Alors, si ce n'est pas un livre de religion, c'est un livre de quoi ?

- C'est un message qui parle de vie et de mort et ça, cela nous concerne tous. La Bible parle de la vie présente et de la vie à venir, de la mort terrestre et de la mort éternelle.

- Hum...

- Tiens, prends les livres de psychologie moderne, il est intéressant de voir qu'on y a intégré des principes de vie enseignés par Jésus-Christ que l'on trouve dans le Nouveau Testament. De la psychologie, des principes de gestion social, de relation, de respect, l'histoire de peuples anciens, des proverbes de sagesse, la morale qui a fondé nos sociétés contemporaines, nos systèmes de justice... on trouve bien des choses dans la Bible. Pourquoi l'avoir reléguée au religieux ? Les points de la déclaration des droits de l'homme, par exemple, sont dans la Bible, en substance. Qu'est-ce que cela a de religieux ? Aimez-vous les uns les autres, disait Jésus, qu'est-ce que cela a de religieux ?

- Oui, effectivement...

- Mais le plus important, c'est que les auteurs ont été inspirés de Dieu.

- Lui-même ?

- Oui, afin qu'on puisse savoir qui on est, qui nous a créés et en vue de quoi.

- C'est vrai que se gaver de bonheur durant 100 ans, ça fait léger comme sens à la vie...

- Oui, il y a bien plus que ça, bien plus. Dieu nous a créés pour le connaître, pour aboutir dans une union avec lui. Pour participer à sa nature divine, être dans son être, jouir de sa perfection, de sa vie.. C'est le but de notre existence. Le message central de la Bible, on le trouve dans les évangiles...

- Tiens, d'ailleurs, pourquoi y a-t-il des évangiles ? Un n'aurait pas suffit ?

- Il faut comprendre comment ils ont été écrits et par qui. Comme tous les maîtres de l'époque, Jésus avait des disciples. Ces hommes ont vécu avec lui. Ils l'ont écouté soigneusement, fidèlement. Ils ont partagé leur vie avec lui, ils ont assisté à des miracles extraordinaires. Ils l'ont vu mourir. Puis ils l'ont vu vivant, ressuscité. Comment n'aurait-ils pas voulu écrire et dire au monde ce qu'ils ont vécu ? Plusieurs ont voulu écrire leur histoire. Ce sont les évangiles.

- De la sagesse, des bonnes paroles, ok, je veux bien. Mais les miracles, c'est pas un peu irrationnel ça?

- Cela le serait si ce n'était pas présenté comme l'intervention de Dieu. Ayant créé la matière, la dominant, la maîtrisant, Dieu peut y agir à son gré. Ce qui est miraculeux pour nous, parce que cela sort de notre quotidien, ne l'est pas pour lui.

Mais pour revenir au message central dont je parlais, il est merveilleusement résumé dans cette phrase : «Dieu a tellement désiré le monde présent qu'il a donné à l'humanité son fils tant aimé afin que toute personne qui est certaine de la vérité qui est en lui, ne périsse pas mais qu'elle connaisse Dieu, qu'elle ait en elle la vie divine, celle du temps à venir». Entre Dieu et l'humanité, ce n'est pas une histoire de religion, c'est une histoire d'amour. C'est d'ailleurs la particularité de la Bible, de révéler ce qu'on ne trouve dans aucune religion : Dieu nous connait, il nous aime, il veut faire quelque chose de merveilleux avec l'humanité. Nous pouvons lui parler, le connaître, il nous écoute et nous parle. L'histoire de Jésus nous révèle que Dieu est descendu vers nous. Il ne s'agit pas de religion, mais de relation.