mardi 12 mars 2024

"La France contre les robots" de Georges Bernanos

Georges Bernanos dans "La France contre les robots" : 


Il est ridicule de parler des dictatures comme des monstruosités tombées de la lune ou d'une planète plus éloignée encore, dans le paisible univers démocratique. Si le climat du monde moderne n'était pas favorable à ces monstres, on n'en aurait pas vu en Italie, en Allemagne, en Russie...


La liberté ne sera pas sauvée par les institutions, elle ne sera pas sauvée par la guerre. La guerre déplace les questions sans les résoudre.


Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir.


La vérité leur faisait plus peur que le crime.


Le monde risque de perdre la liberté, de la perdre irrémédiablement, faute d'avoir gardé l'habitude de s'en servir.


La machine merveilleuse (la liberté) exposée aux vent, à la pluie, à la risée des passants ! Mais surtout, ne la confiez pas aux mécaniciens, aux techniciens, aux accordeurs, qui vous assurent qu'elle a besoin d'une mise au point, qu'ils vont la remonter. Ils la démonteront jusqu'à la dernière pièce et ils ne la remonteront jamais. 


...Tel est le résultat de la propagande incessante faite depuis tant d'années par tout ce qui dans le monde se trouve intéressé à la formation en série d'une humanité docile, de plus en plus docile, à mesure que l'organisation économique, les concurrents et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse.



mardi 24 octobre 2023

Mes nouvelles et autres récits.

 Voici quelques nouvelles et textes que j'ai publié sous forme numérique sur Amazon pour pas cher : 

- La planète endormie (nouvelle de science-fiction).

- La signature (nouvelle sur un peintre, avec six illustrations noir et blanc à la plume). 

- Ricochets (BD en noir et blanc). 

- La cigale n'a pas dit son dernier mot (plusieurs textes pour enfants).

- Le cahier-rêves (plusieurs textes pour enfants).

- En préparation = La Belle et la Bête (avec une quinzaine d'illustrations à l'encre de Chine) et Cœur gris (une nouvelle fantastique).

- Bienvenue en Hippolie (sur la démocratie). 

- Résonances fragmentées (Texte sur la souffrance et une courte nouvelle se passant pendant la seconde guerre mondiale).

La case de l'oncle Tom.

"La case de l'oncle Tom" de Harriet B. Stowe, paru en 1852. On y suit le parcours de l'oncle Tom, esclave emporté d'une plantation à l'autre. Un roman parfait, une histoire forte et émouvante, bien menée, sur l'esclavage américain au XXIe siècle, présentant différents aspects de cette époque au travers de différents personnages. Un récit qui a eu son importance dans la lutte qui mena à la guerre de sécession. 

Dans cette édition grand format de 1956, chez Hachette, les superbes illustrations sont de Paul Durand.

mercredi 27 septembre 2023

"Une journée d'Ivan Denissovitch" de Soljenitsyne

"Une journée d'Ivan Denissovitch" d'Alexandre Soljenitsyne. Un roman très intéressant, un témoignage sur la vie dans un goulag de sibérie sous le régime communiste de l'URSS. La vie quotidienne des prisonniers qui survivent, supportant les privations et les températures de glace. Comment trouver une raison de vivre au cœur de l'enfermement, un sens à chaque journée.

mercredi 6 septembre 2023

"Regain" de Jean Giono

 

Lu ces dernières semaines "Regain" de Jean Giono, un bonheur de lecture. Tout en douceur, en sensibilité, en tendresse. Beau et émouvant. Un village de provence se meurt, les habitants s'en vont, les ruines restent, ainsi que Panturle, un homme simple, fort, courageux, droit,  solide et bon. Il rencontre une femme attentionnée, va travailler la terre pour elle et tout reprendra vie. Un film en noir et blanc, fidèle au livre, a été réalisé par Marcel Pagnol avec Fernandel. Un régal.

samedi 22 juillet 2023

La signature.

Voici mon sixième texte en numérique que je mets en vente sur amazon (pour 1 euro 50) : "La signature". Il s'agit d'une nouvelle sur la peinture avec six illustrations inédites noir et blanc à la plume : Fabien, un jeune peintre talentueux travaille passionnément sans voir venir le succès. En faisant des croquis sur le port d'Antibes, dans le sud de la France, il rencontre un milliardaire fort sympathique, amateur d'art, qui va lui proposer un étrange marché... = La signature

La longue route

"La longue route" de Bernard Moitessier. 

Un livre passionnant dans lequel Bernard Moitessier, son tour du monde en solitaire et sans escale, à bord de son voilier, Joshua. Pour une grande course de plusieurs concurrents, il part d'Angleterre et double les trois caps ; Afrique, Amérique du Sud et Australie. Finalement, il décide de ne pas rentrer en Angleterre, de ne pas chercher à gagner la course et de continuer dans le Pacifique. Un périple incroyable, un récit au jour le jour qui sent les embruns, le vent dans les voiles, la mer, l'horizon et l'homme qui touche au coeur des choses et gagne la liberté.

vendredi 5 mai 2023

L'enfant du train

"L'enfant du train" de Ruth Druart. Un roman formidable, prenant, passionnant, émouvant. 1944, sur le quai de la gare de Drancy, une mère juive confie son bébé à un inconnu qui travaille dans les chemins de fer, lui demandant de le sauver. Au risque de sa vie, il sauvera ce bébé et fuira aux Etats-Unis avec sa fiancée. Ce petit deviendra leur fils. Mais, survivants des camps d'extermination, la mère et le père se mettront à sa recherche... Un récit poignant, une fin magnifique.

mardi 4 avril 2023

Sur l'antisémitisme de Hannah Arendt

 

"Les origines du totalitarisme. Livre 1 : Sur l'antisémitisme." de Hannah Arendt. Complexe, riche et passionnante étude de l'état de l'Europe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe vis -à-vis des juifs. Pour mieux comprendre le contexte politique et social qui fut le terreau du basculement dans l'horreur des années quarante. 

samedi 1 avril 2023

Un oeil sur l'Intelligence Artificielle


Un algorithme à la place du coeur ?



Petites pensées en passant sur l'Intelligence Artificielle après avoir écouté ces derniers temps Idriss Aberkane sur Youtube (que je vous conseille vivement de suivre) et lu un fil intéressant de Peonia sur Tweeter (que je vous conseille également), ainsi que quelques autres. Voilà un sujet passionnant, intriguant, voire inquiétant, pour les amateurs de SF comme je le suis. J'y connais peu de chose encore mais je suis très attiré par ce phénomène technologique qui pourrait bien être un raz-de-marée de plus amenant des changements profonds. Quoique pour l'instant, chaque fois que je m'en approche j'ai l'impression qu'on a cherché à me vendre une 2cv en prétendant que c'était une Ferrari.


D'abord, j'aimerais reprendre une définition d'une autrice que j'ai trouvé pertinente, nous devrions plutôt parler de «SCA, Système Cognitif Artificiel » sans intelligence, sans réflexion, sans état d'âme, sans âme du tout d'ailleurs. Le mot clé, là-dedans, c'est bien sûr « artificiel ». Répétons-le, réfléchissons-y, « artificiel ». Quand j'entends « artificiel », j'entends aussitôt « artifice » en écho. « Artificiel », n'est-ce pas ce qui caractériserait le mieux nos sociétés occidentales modernes ? Hommes politiques artificiels, partis politiques artificiels, journalistes artificiels, chaînes d'infos artificiels, films hollywoodiens aux aventures artificielles, relations artificielles, émotions artificielles... Peut-être en partie en tout cas. Alors, que l'humain se fasse un clone artificiel de lui-même en ne copiant qu'une partie de sa réalité, l'intelligence, ou plutôt le calcul associé à des banques de données, ce n'est finalement pas très surprenant, peut-être simplement la suite logique de son histoire. 


Ce que j'ai pu comprendre, c'est qu'il n'y a pas une I.A. mais des I.A., comme il y a des logiciels différents, comme il y a des « applis » pour des utilités différentes. Pour l'instant, ce sont des outils, comme un tournevis, une voiture, un pistolet, une bombe atomique. Elles peuvent créer une image, un texte, un film, faire des calculs plus gigantesquement rapides que l'humain ne le pourrait, elles peuvent proposer des technologies à breveter, être des aides techniques à divers niveaux pour divers métiers et diverses fonctions. Il semblerait aussi qu'elles peuvent apprendre et apprendre à apprendre. Si au départ, elles sont programmées pour analyser un champ donné, on peut aussi les programmer à définir elle-même leur apprentissage dans n'importe quel champ. Je me trompe ? Un peu de temps encore, quelques décennies et on peut concevoir qu'une super-I.A. (un Super-SCA, un SSCA) ait ingurgité toutes les données du monde, dans tous les domaines et avoir résolu toutes les imperfections qu'on peut constater aujourd'hui dans les diverses I.A. existantes. Ces erreurs, limitations et imperfections ne sont-elles pas là parce que le développement des I.A. n'en est qu'à son début ? Quand sera-t-il dans cent ans ? Dès aujourd'hui, certains (devinez qui ?) disent que 300 millions de personnes pourraient perdre leur emploi dans les décennies à venir, remplacés qu'ils seraient par des outils comme Chat gipiti (Generative Pretraining Transformer). En utilisant un tel outil, un employé d'une agence de com pourrait faire son propre travail plus le travail d'un graphiste (qui serait donc remplacé par l'I.A) plus le travail d'un rédacteur (qui serait également remplacé par une autre I.A.).


Les images produites par les I.A. que j'ai pu voir, des I.A. que je pourrais appeler des « logiciels développés de production de visuels » ne m'ont pas convaincu par leur beauté, leur créativité ni leur originalité. Si je demande « crée-moi un dessin de Brad Pitt à la Hergé », le résultat ressemblera plutôt à un dessin de Brad Pitt à la I.A. qui croit faire du Hergé. La diversité créative des humains est immense, parce que liée à la personnalité originale et unique de chacun et pas seulement à leur intelligence. On peut voir tant de styles de dessins très différents. La sensibilité d'un trait ne tient pas seulement au calcul mais à l'émotion, à l'humeur, aux contrariétés et aux joies, aux souvenirs d'un vécu. Mais l'I.A. pourrait bien reproduire les résultats d'émotions par ses calculs. Si on compare les dessins d'auteurs comme Winsor McCay, Edmond Baudoin, Quentin Blake, Lorenzo Mattotti... Ces œuvres ne sont pas créées par des intelligences mais des personnes qui sont pourvues d'intelligences, de perceptions, d'émotions, de plaisir, de peurs, de compréhensions, de maladresses, d'enthousiasmes, d'expériences sensorielles, de volonté, etc. J'ai vu sur le net un tableau réalisé par une I.A. qui a remporté un prix de peinture. Si j'ai bien compris, on entre toutes les données existantes sur un sujet, la peinture de telle époque par exemple, et sur cette base, l'I.A. peut réaliser une peinture qui n'existait pas dans le genre donné. C'est une prouesse technique révolutionnaire à laquelle on va vite s'habituer. J'aimerais bien voir l'original, ou en tout cas une impression de grand format. Quand j'ai vu les tableaux de Van Gogh au musée d'Amsterdam, je n'ai pas ressenti la même chose qu'en voyant des reproductions en petit format dans des livres. Il y a toujours aujourd'hui des peintres qui sont capables de réaliser des prouesses techniques aussi impressionnantes. Mais quant est-il des capacités créatives d'une I.A. ? Si réaliser un dessin « à la manière de » n'a pas grand-chose à voir avec de la création, copier n'est pas créer, on peut se demander si l'I.A. peut réellement créer, apporter du vraiment nouveau, je ne parle pas là de concevoir des agencements technologiques. Bien souvent l'Homme crée en se basant sur un détail d'une oeuvre antérieure d'un artiste qu'il aime ou sur une forme perçue dans la nature qui l'attire par sa beauté, son dynamisme ou sa composition ou en associant deux courants artistiques très différents. Pourquoi l'I.A. ne pourrait pas en faire autant ? Peut-être la création est-elle encore trop perçue comme mystérieuse ou magique par ceux qui ne sont pas créatifs. Il me semble qu'elle est avant tout une question de perception et d'utilisation d'éléments déjà existants, soit dans l'histoire de l'art, soit dans la nature et puis il y a la pratique qui affûte l'œil et la main. Qu'en est-il de l'œil et de la main d'une I.A. ? 


Depuis quelques temps, je vois passer des images nouvelles sur Instagram. Elles me semblent réalisées avec une I.A. (un logiciel à faire des images à la place des autres). Elles n'ont pas le charme ni la beauté d'une peinture impressionniste, et ce n'est pas qu'une question de goût. Elles ont toutes les mêmes caractéristiques, elles sentent l'informatique, le numérique, le technique, la machine, comme réalisées par quelqu'un qui n'a étudié ni la composition, ni les contrastes, ni la lumière. Elles sont un peu aux images ce qu'est la surenchère hollywoodienne au cinéma. Où sont la sensibilité et la finesse ? J'attends le jour où je verrais une image d'I.A. qui me plaira autant qu'une aquarelle d'Emil Nolde, une peinture de Monet, un dessin de Nicolas de Crécy.


Et si en fait l'Homme ne créait rien depuis toujours mais agençait seulement différemment des morceaux de réalités et tirait simplement parti du réservoir infini d'idées contenues dans la nature ? Est-ce que créer n'est que cela, agencer différemment ? Aucun peintre n'est parti de rien, tous s'inscrivent dans une Histoire, même ceux qui veulent faire le contraire de ce qui s'est fait avant eux ne le font qu'à un moment de l'Histoire. Comment Braque et Picasso ont fait naître le cubisme ? En jouant sur les formes, formes dans lesquelles ils nageaient avec aisance depuis des années. Une I.A. peut-elle simplement agencer différemment ? Surement. Mais pour l'instant, les dessins produits par des I.A, ceux que j'ai vu en tout cas, ne m'ont pas paru créatifs mais plutôt stéréotypés et répétitifs dans leur formes et dans leurs styles. Elles me laissent toujours un goût de synthétique, d'images formatées, de visuels numériques, comme toujours faites avec Photoshop. Mais peut-être n'en ai-je pas encore vu assez. L'I.A. aurait-elle pu inventer le jeu d'échecs ? Surement. Ce jeu est-il autre chose que du calcul ? 

Sachant que toute action engendre une réaction, que toute nouveauté suscite une opposition comme un enthousiasme, que tout danger engendre une lutte, peut-être que l'émergence de l'I.A. poussera l'humanité dans ses retranchements, à réaliser quelque chose que l'I.A. ne pourrait pas faire, quelque chose qui ne serait pas du domaine strict de la donnée, du calcul, du rationnel. Comme aimer par exemple. J'aimerais savoir si une I.A. d'aujourd'hui peut me faire rire. 


Peut-être que bon nombre d'entre nous ne comprenons pas encore comment une I.A. peut fonctionner. Si je lui demande « Crée-moi quelque chose de nouveau. » peut-être qu'elle ne le pourra pas. Mais si je lui demande de me créer une image en mélangeant les masques africains et les peintures de Paul Cézanne peut-être pourra-t-elle produire un visuel nouveau, différent de tout ce qu'on a vu jusque là, parce qu'associant des éléments qui n'avaient jamais été associées, comme l'avait fait Pablo Picasso avec son célèbre tableau qui fut une petite révolution. Tout dépendrait de l'Homme qui fait la demande à l'I.A., des bases de données dans lesquelles il lui demanderait de puiser. Tout dépendrait alors de la connaissance, de la compétence de l'Homme qui fait la demande, tout dépendrait de la main qui utilise l'outil. Enfin, le résultat pourrait être repris par un artiste compétent, un artiste de talent, qui s'inspirait de ce visuel d'I.A. pour le refaire, l'orienter et le développer avec sa touche, sa sensibilité et sa technique propre. 


L'illusion d'une I.A. qui serait l'outil merveilleux et absolu du progrès de l'Homme est certaine, ce n'est pas la première illusion du monde et ce ne sera surement pas la dernière. Toutefois, ses capacités, ses développements et ses utilités pourraient bien nous faire faire des bonds importants en très peu de temps. Doit-on avoir peur de l'I.A. ? C'est possible. Non pas tant à cause de l'I.A. en elle-même que des humains qui la conçoivent ou de ceux qui l'utilisent. Comme nous l'enseigne la Bible dans le livre de la Genèse, l'Humanité (« adam » en hébreu) a mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bien-et-du-mal (pas de la connaissance tout court et pas « la connaissance » au sens « intellect » mais au sens de « vécu », au sens « d'être »). L'humain n'a pas connu (« mangé ») le fruit du bien ni le fruit du mal, mais le fruit qui ne dissocie pas le bien et le mal. Deux faces d'une réalité, indissociables, un seul fruit. L'I.A., comme tout ce qu'on a fait avant apportera du bien et du mal. Mais quel niveau de bien ? Quel niveau de mal ? De quelle ampleur ? 


Doit-on avoir peur de l'I.A. ? Je ne sais pas. Aventure auto-destructrice, super-outils, futur pétard mouillé ou les trois à la fois ? Je ne sais pas, je m'interroge encore, mais j'ai l'impression que nous n'avons pas pris conscience de la révolution que cela pourrait impliquer et jusqu'où cela pourrait nous mener. Ce dont je suis convaincu, c'est que cela ne fait que commencer. Prenez les premières voitures qui ressemblaient à des diligences de western sans chevaux et regardons ce qu'elles sont devenues aujourd'hui. La vitesse, la puissance, le confort, tout cela était difficilement imaginable en 1900 (et il faut y associer les éléments qui en ont découlé comme les routes, la découverte du monde, les rapports sociaux). L'invention des véhicules nous a conduit à réaliser des trains à grande vitesse, des avions dépassant le mur du son, des fusées, des bombardiers... Imaginons que les balbutiements de l'I.A. suivent le même chemin, que leur développement ne s'arrête pas, que leurs capacités puissent croître sans cesse. Quelles possibilités, quelle puissance pourrait-on alors leur imaginer ? Dans quelques films sur l'I.A., la machine atteint l'autonomie et la conscience de soi et du monde, du monde naturel, non-artificiel. J'ai bien aimé, « 2001, a space odyssey » de Stanley Kubrick, « I Robot » avec Will Smith, « Terminator » de James Cameron, le phénomènal « Matrix », « Iron Man » ou encore le remarquable et moins connu « Ex-Machina ». Dans la plupart de ses films, l'I.A. est devient un danger pour l'humain (ce qui n'est pas le cas dans le film « A.I. » de Steven Spielberg, je crois). Y a-t-il d'autres perspectives à imaginer que ces dangers ? Pourra-t-on voir des I.A. créer d'autres I.A. plus complexe et plus fiables ? Cela existe-il déjà où n'en sommes-nous qu'à des outils bien spécifiquement programmés, encore limités et loin d'être infaillibles comme cela semble être le cas ?


Nous savons bien que le bonheur de l'Humanité ne dépend pas de technologies mais on se souvient aussi que prendre le train nous permet de revoir plus vite la personne qu'on aime et lui téléphoner tous les jours nous permet de mieux vivre une séparation. Les technologies apportent du confort. Croire qu'une technologie quelle qu'elle soit va résoudre tous les problèmes alors qu'en réalité elle va en créer autant qu'elle va en résoudre (toujours la dualité structurel bien-mal) serait une tenace illusion. Imaginez un pays où une I.A. pourrait se présenter aux élections présidentielles et où elle remporterait les élections. Serait-elle totalement autonome ? Serait-elle consciente ? Prendrait-elle des décisions pour son intérêt ou pour l'intérêt du pays et de ses habitants ? Ne serait-elle que l'extension idéologique de ses concepteurs ?


Gardons toujours à l'esprit que les SCA (les I.A.) ne sont pas des personnes. Il leur faudrait, en plus de capacités de calculs prodigieux, de leurs capacités d'analyses et d'apprentissage, il leur faudrait des affects, des sentiments, des émotions, de la compassion, de l'amour, du désir, des peurs, rire, pleurer, connaître la frustration et la satisfaction, il leur faudrait une psychologie et un équilibre psychologique. Comment concevoir ces choses sans un corps en interaction avec le monde physique ? Dans l'humain, l'intelligence est toujours en rapport étroit avec les sens et le ressenti. Dans la Bible, l'intelligence, la vraie, celle qui n'est pas artificielle, celle qui est de haute valeur est synonyme de sagesse, l'intelligence, c'est faire le bien. Où se situerait le plus grand danger ? Peut-être dans le fait de construire une société sans cœur, sans compassion, une société basée entièrement sur de l'inhumain, du non-humain, du calcul à la vitesse de l'éclair, des statistiques au micron près, des analyses infaillibles, des conclusions sans âme. A l'image de ces tyrans qui dominent en Occident, qui sont des personnes, oui, mais sans empathie pour ceux qu'ils dirigent. Une société où tout serait généré par les SCA, les lois, les analyses, les conclusions, les choix, les décisions, etc. Un brouillard d'horreur, diffus et omniprésent. Un algorithme à la place du cœur, ça risque de faire mal. 


L'I.A. pourrait au contraire être une aide fantastique si l'Homme avait la volonté ferme et incorruptible de bâtir une société de liberté, d'équité, de fraternité. Une I.A. aurait-elle pu écrire la déclaration des droits de l'Homme ? Sans aucun doute. Elle ne serait alors pas un danger mais une aide importante. Tout dépend comment et pourquoi on la conçoit, tout dépend comment on l'utilise, tout dépend qui, dans quel but, avec quelle idéologie. De même que l'on se demande « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? » alors qu'il faudrait se demander « À quels sortes d'enfants allons-nous laisser le monde ? », ce qui pose toute la question profonde de l'éducation et de l'amour, on peut se demander « À quels Hommes allons-nous donner les I.A. ? » au lieu de « Quelles sortes d'I.A. allons-nous laisser aux Hommes ? ».


Y aura-t-il un jour des I.A. formatées « soumission à l'avis gouvernemental » et d'autres open-source, programmées libre de penser par soi-même ? Les logiciels développés qu'on appelle I.A. sont des outils, ils n'ont ni autonomie, ni compréhension de ce qu'ils disent ou de ce qu'ils font, pas plus qu'un tournevis.


Un autre danger pourrait-être l'apprentissage de l'inaction. Pendant que les I.A. apprendraient tout, les Hommes apprendraient de moins en moins. A force de demander à l'I.A. de faire ceci ou cela à notre place, d'écrire une rédaction, un article ou de réaliser une image, un documentaire, etc., on apprend une chose, on apprend à être inactif. Et cela peut devenir catastrophique. On a déjà commencé en regardant un match de foot au lieu de jouer au foot, en regardant une vidéo de rando au lieu de faire une rando, etc. Ce phénomène s'est accentué avec la prolifération des séries tv et l'emprise des connexions. Commenter le monde tel un spectateur permanent au lieu d'en être un acteur. Imaginez une humanité qui aurait été profondément modifiée psychologiquement, une humanité qui aurait appris l'inaction, qui l'aurait définitivement intégrée. Heureusement, le contrepoint existe toujours, là où il y a développement du mal, il y a développement du bien. Jetez la face A en l'air, vous jetterez en même temps la face B. Quand je vois que des vidéos de voyages donnent des envies de vrais voyages à tant de gens, quand je vois la prolifération des salles de sport, je me dis que l'espoir est encore là, dans le monde réel. 


Un autre danger est de développer une société qui divisera la population en deux, les utiles et les inutiles. Les utiles seraient importants parce qu'ils pourraient soit faire ce qu'une I.A. ne peut pas faire soit savoir utiliser les I.A. avec efficacité. Les inutiles seraient, eux, les humains dépassés, obsolètes, moins performants que les I.A., moins capables que les utiles. Ce scénario catastrophe à des ressemblances avec l'idéologie du nazisme. On voit déjà aujourd'hui combien la question de performance joue à plein dans nos sociétés, notre focus est toujours posé sur les meilleurs, les plus forts, les plus riches, les plus beaux, les plus compétitifs, les plus rentables, les vainqueurs. Construire des I.A. avec cette « mentalité » peut s'avérer désastreux. La vie s'aime parce qu'elle est la vie, tout simplement, elle a de la valeur parce qu'elle est la vie, c'est tout, sans besoin d'être le meilleur en quoi que ce soit. Sur le modèle social à la chinoise, on peut craindre l'émergence d'une société totalitaire basée sur une sélection des individus = « En quoi avez-vous été utile ou performant dans les vingt dernières années ? ».


Les SCA génèrent beaucoup de fantasmes, chez ceux qui les admirent comme chez ceux qui les craignent. C'est un leurre, une illusion d'intelligence. N'oublions pas que nous baignons dans une société du spectacle dans laquelle, bien souvent, une vidéo sur Youtube peut exagérer la réalité de l'I.A. non pas pour manipuler l'auditoire mais pour l'impressionner, dans un sens comme dans l'autre. De même, des promoteurs de l'I.A. peuvent tourner leurs discours pour influencer les foules, loin de toute honnêteté, à des fins de profits ou d'idéologies. Pour l'instant, les I.A. ne me semble pas très intelligentes, elles me semblent être des outils informatiques développés mais balbutiants et limités. Les I.A. resteront-elles des aides, comme nos ordis et nos voitures nous permettant d'aller un peu plus loin, de développer des domaines plus vites ou deviendront-elles des ogres nous hypnotisant, nous enfermant, nous affaiblissant, nous dissolvant ? Donner des outils de plus en plus perfectionnés à l'Humanité, c'est donner des outils plus puissants aux démocraties (s'il y en a) comme aux tyrannies. Je suis sur que les Hommes lutteront toujours contre toutes les tyrannies que les Hommes aiment à bâtir, parce que les Hommes sont vie et mouvement. La vie traverse, renverse, rien n'arrête définitivement sa croissance et son développement. On sous-estime souvent l'humain. 

mardi 28 mars 2023

L'école des Robinsons.

"L'école des Robinsons" de Jules Vernes, des apprentis naufragés, un régal d'aventures.

jeudi 2 mars 2023

Cette nuit, j'ai rêvé...

Cette nuit, j'ai rêvé que je discutais avec Keith Richards. Je me demande si Keith Richards a rêvé qu'il discutait avec moi.

samedi 25 février 2023

Jour sans retour

 


"Jour sans retour" de Kreyssman Taylor. 

Un témoignage fort, poignant, important sur la résistance de l'église luthérienne contre le nazisme en Allemagne dans les années 30-40. Un étudiant en théologie assiste impuissant à la montée de l'idéologie des nazis et de l'idolâtrie que suscite leur leader. Il fera tout ce qui est possible pour alerter et lutter contre ce raz-de-marée destructeur. Passionnant et instructif.

lundi 6 février 2023

Sommes-nous en démocratie ?


Pour bien comprendre que nous ne sommes pas en démocratie, que voter pour des dirigeants qui feront ce qu'ils veulent sans que nous n'ayons aucun moyen de contrôle n'est pas de la démocratie, écoutons attentivement Etienne Chouard, toujours pertinent et brillant dans ses démonstrations.

mercredi 18 janvier 2023

Ils attendaient l'aurore.

 

Lu ces derniers mois, "Ils attendaient l'aurore" de Claude Michelet, un roman passionnant contant l'évolution de trois étudiants, des amis, face au nazisme installé en France en 1940. L'un des trois rencontrera l'ambigüe Claire Diamond et entrera dans la résistance. Un récit qui nous plonge au coeur des réseaux de résistants et de leurs efforts pour combattre l'injustice et la barbarie. Instructif et essentiel.

mercredi 7 septembre 2022

A la poursuite des Slans

 

A la poursuite des Slans d'Alfred Elton Van Vogt. 

J'ai découvert Van Vogt suite à une interview de Jean Giraud qui parlait de son livre "La faune de l'espace", excellent roman sur des créatures extra-terrestres que je me suis empressé de lire et d'apprécier. J'ai continué à découvrir ce grand auteur de science-fiction avec "A la poursuite des Slans", un roman futuriste captivant. Qui sont ces Slans aux capacités bien supérieures aux nôtres ? D'où viennent-ils ? Sont-ils une menace comme le prétendent ceux qui veulent les éliminer ou bien un futur enthousiasmant pour l'humanité ? Et surtout, où sont-ils ? Passionnant.

mercredi 3 août 2022

mardi 12 juillet 2022

Des pas dans l'escalier.

Ce texte se trouve dans l'ebook "Résonnances fragentées", en vente sur Amazon Livres :

 Des pas dans l'escalier

Quelques films

Quelques films émouvants que j'ai particulièrement aimés.

"Le professeur et le fou (The professor and the madman)" avec Mel Gibson.

"Les femmes de l'ombre" avec Kevin Costner.

"Richard Jewell" de Clint Eastwood.

"Les premiers, les derniers" de Bouli Lanners.

"Tu ne tueras pas" de Mel Gibson. 

"Green book" de Peter Farrelly.

"Hurricane Carter" avec Denzel Washington.

"Will hunting" avec Matte Damon.

"Dites-leur que je suis un homme" de Joseph Sargent.

"The Blind Side, l'éveil d'un champion" avec Sandra Bullock.



mercredi 29 juin 2022

L'enjeu du salaire.

 

"L'enjeu du salaire" de Bernard Friot aux éditions La Dispute. 

Un livre important aujourd'hui qui propose des alternatives saines et justes au capitalisme destructeur dans lequel nous sommes enchaînés (marché du travail, chantage à l'emploi, propriété lucratives, etc.). Restructurer notre société, notre système de production et de vie, devient indispensable et si certains n'y pensent pas, profitant d'un système lucratif égoïste, Benard Friot, lui, nous présente une autre voie possible, concrète, réaliste, réalisable, sur la base de ce qui a été posé en France avec la Sécurité Sociale afin de reprendre la maîtrise de notre travail et de notre économie.

jeudi 23 juin 2022

Qu'est-ce que la liberté ?

Qu'est-ce que la liberté ? La liberté n'est pas une chose en soi mais le résultat de deux forces qui s'opposent continuellement : la volonté (intérieure) et la contrainte (extérieure). La contrainte peut prendre de multiples formes, psychologiques d'abord, par nos barrières mentales, nos pensées limitantes, nos blocages, nos peurs, nos traumatismes, etc. Physique ensuite, par nos limites naturelles et notre cadre d'existence. Social, culturel, légal, enfin. De différentes manières, une société pose des cadres, des exigences, des devoirs, des interdits qui sont autant de contraintes. Parfois bonnes, parfois abusives, parfois justes, parfois injustes, parfois saines, parfois tyranniques. Des contraintes saines, équilibrées, justes sont indispensables à l'équilibre et l'épanouissement. On peut penser à l'utile du code de la route ou d'une recette de cuisine. La liberté de mélanger n'importe quoi en n'importe quelle quantité, cuit en n'importe quel temps ne donne pas un plat au goût merveilleux, la recette est contrainte, la contrainte ici est bénéfice. La liberté humaine est toujours conditionnelle, jamais absolue. Dieu seul est absolu et n'est donc soumis à aucune contrainte, il est son propre cadre, son propre contexte. Ainsi, la volonté de Dieu seul est libre-arbitre. Pour l'humain, il n'y a pas de libre-arbitre mais une volonté dans un cadre, une volonté restreinte, une volonté conditionnée. Ce cadre est toujours le nôtre - l'univers physique, le fonctionnement psychologique, le contexte social (les lois etc.). Ainsi, la liberté n'est pas une valeur absolue à atteindre, une valeur suprême, une valeur en soi à imposer ou à conquérir. au contraire, l'obsession de la liberté conduit nos sociétés à l'égoïsme, au déséquilibre et à la destruction. L'équilibre sain, entre volonté humaine et contraintes, des contraintes qui n'écrasent pas mais aide à l'épanouissement, voilà ce qui doit être recherché. Cela nécessite l'humilité d'accepter notre nature, nos besoins, nos limites, ne pas nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, ni chercher à devenir ce que nous ne serons jamais. 

La liberté c'est la possibilité d'oeuvrer et d'oeuvrer pour une croissance saine, non destructive, un épanouissement pour soi et pour le bien commun qui est notre cadre, l'un n'existant pas sans l'autre. Un cadre pollué par de la tyrannie, de l'égoïsme, du mensonge, des abus de toutes sortes est destructeur pour les uns ou pour les autres. Mais un cadre se dépollue par un autre cadre, plus juste, proche des besoins, plus proche de l'équilibre, pour une vraie liberté d'épanouissement.